26 Janvier 2021

[Lanceurs] Avec Marta, des moyens supplémentaires pour la sauvegarde

Le CNES expérimente un nouveau dispositif de localisation des lanceurs. Plus simple et moins coûteux, ce système MARTA ouvre des perspectives dans l’optique des lanceurs réutilisables.
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Illustration du système de localisation MARTA Crédits : CNES

Pendant les premières minutes du lancement, la sécurité des populations et des installations au sol est une priorité. C’est la raison pour laquelle des systèmes de trajectographie suivent précisément la trajectoire du lanceur, afin de pouvoir le détruire en cas de nécessité, s’il dévie de la route prévue, et ainsi d’écarter tout danger. Jusqu’à présent, au Centre Spatial Guyanais, ces suivis de trajectoire sont assurés par des radars et par les systèmes de télémesure qui transmettent les données des centrales inertielles embarquées dans les lanceurs. Pour compléter ce dispositif, le CNES lance cette année à Kourou l’expérimentation d’un nouveau système de localisation, appelé MARTA, pour l’instant au stade du démonstrateur. 

MARTA pourrait être un complément pour la localisation des lanceurs pendant le début du vol, qui est la phase la plus critique. C’est une nouvelle technologie qui utilise des techniques de localisation éprouvées.

Quentin Lacoste, responsable technique du projet Marta

Un an de tests grandeur nature

Le nouveau système, qui ne nécessite aucun équipement à bord, présente l’avantage de la simplicité : il est basé sur des stations de télémesure synchronisées par des récepteurs GPS, réparties sur une vaste zone autour du CSG. Placées sur des pylônes de quelques mètres, les stations captent automatiquement les signaux émis par le lanceur. « Cela permet d’avoir un moyen de localisation supplémentaire beaucoup moins coûteux, qui de plus ne nécessite presque aucune opération de maintenance », détaille Quentin Lacoste. 

MARTA a passé avec succès un essai à l’automne dernier, à Biscarosse, au centre d’essai des Landes de la DGA. Après cette première étape, le système est en cours dinstallation à Kourou, où il entrera en phase de démonstration pour une durée d’un an. « Avant de l’utiliser en sauvegarde, il faut s’assurer en suivant suffisamment de vols que MARTA est suffisamment fiable et performant », poursuit Quentin Lacoste. Ensuite, le système pourra venir compléter l’arsenal de sauvegarde du CSG. Il représente une vraie opportunité dans les années à venir, dans l’optique du développement des lanceurs réutilisables. Ce type de mission nécessitera en effet des moyens renforcés pour localiser simultanément plusieurs éléments avec des trajectoires différentes et surveiller le retour d’un premier étage au sol. 

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Quentin Lacoste Crédits : CNES
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Station MARTA Crédits : CNES

Le saviez-vous

Marta signifie « Multiple Antennas foR Trajectory Acquisition » (Réseau d’antennes pour l’acquisition de trajectoire). Le cœur du système a été développé en interne à la direction des lanceurs du CNES. Les stations de télémesure, au nombre de 6 au total, sont basées sur des développements déjà réalisés pour des stations satellite. Elles sont fournies par Ingespace, une PME de la région toulousaine.

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Lanceur - image d'illustration Crédits : Alena Butusava

Série Lanceurs

Qu’on les nomme lanceurs ou fusées, cette activité du CNES - qui contribue à garantir l’accès autonome à l’espace de la France et de l’Europe - est en constante évolution. Nous vous proposons de découvrir son actualité via une série d’articles. Vous y lirez tous les détails sur le nouveau lanceur Ariane 6 et sa base de lancement et vous familiariserez avec les innovations et ruptures technologiques qui nourriront les futurs programmes à l’horizon 2030.

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