3 Février 2022

[Lanceurs] Essais concluants pour les bras et les caissons MANG

Plusieurs campagnes d’essais viennent de qualifier techniquement les moyens de remplissage du lanceur de l’ELA 4. Tout est en place désormais pour les essais combinés avec la maquette d’Ariane 6.
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Essais des bras cryotechniques Crédits : ESA

Les préparatifs se poursuivent sur l’ELA 4, le pas de tir d’Ariane 6. Dans les dernières semaines, plusieurs séries d’essais ont permis d’avancer vers la qualification technique des moyens d’avitaillement en ergols du lanceur. Il s’agit des bras cryotechniques situés sur le mât, utilisés pour alimenter en oxygène et hydrogène liquides les réservoirs de l’étage supérieur ULPM, et des caissons MANG positionnés au niveau de la table et connectés aux réservoirs de l’étage inférieur LLPM. Les essais avaient pour objectif de vérifier le fonctionnement mécanique de ces équipements, puis de faire circuler les ergols dans l’ensemble des canalisations qui parcourent le massif de lancement et le mât. La campagne RUN LOX a d’abord testé le circuit d’oxygène liquide, sans maquette de lanceur sur le pas de tir. Pour cela, les réservoirs de stockage mobile ont été amenés sur la zone de stockage, à 800 m de la zone de lancement et raccordés sur des vannes afin de dérouler une séquence d’opération logicielle pilotée par le banc de contrôle : ouverture des vannes, circulation de l’oxygène liquide dans les canalisations jusqu’au bras et au caisson LOX. Elle a été suivie quelques semaines plus tard par la campagne RUN LH2, qui a réalisé les mêmes opérations sur les circuits d’hydrogène liquide.

Ces essais qui se sont parfaitement déroulés ont permis de valider les raccordements, la tenue des canalisations au froid, le fonctionnement des procédures logicielles et la liaison avec le banc de contrôle.

Serge Mahé, responsable des essais de qualification technique ELA 4 au CNES

Qualification technique

Après ces essais concernant la partie fluide, la campagne suivante a consisté à valider le pilotage mécanique des bras et des caissons par le banc de contrôle. Cette qualification technique consiste à commander l’ouverture des bras simultanément à une séquence synchronisée du lanceur, 3 fois en mode nominal et 2 fois en mode dégradé. « L’objectif est de réaliser un ensemble de mesures pour vérifier les temps de réaction et s’assurer que les équipements se comportent toujours de la même manière », explique Serge Mahé. Les mêmes vérifications sont ensuite réalisées sur les caissons MANG pour tester leur réponse aux ordres du banc de contrôle. A l’issue de ces campagnes, qui ont mobilisé une trentaine de personnes, pilotées pour le CNES par Olivier Ryckebosch et Thierry Figeac, les « early combined tests » CCS Cryo valideront en froid la connexion et la déconnexion des systèmes cryotechniques avec une maquette de lanceur, ultime étape avant les essais combinés sur le vrai corps central d’Ariane 6, arrivé en Guyane au mois de janvier.

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Serge Mahé Crédits : CNES


Le saviez-vous

Les bras cryotechniques, longs de 13 m et d’un poids de 20 tonnes, et les caissons MANG (Moyen d’Avitaillement Nouvelle Génération), hauts de 10 m et d’un poids de 100 tonnes, assurent le remplissage du lanceur en ergols liquides à très basse température (oxygène à -180°C  et hydrogène à -250°C) jusqu’aux dernières secondes avant le décollage. Au tout dernier moment, pilotés par le banc de contrôle, ils se déconnectent pour libérer le lanceur grâce à un système de contrepoids : en haut du mât, les bras s’ouvrent, et au sol, les caissons se rétractent et se ferment hermétiquement pour protéger les tuyaux d’alimentation du feu du lanceur.

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Lanceur - image d'illustration Crédits : Alena Butusava

Série Lanceurs

Qu’on les nomme lanceurs ou fusées, cette activité du CNES - qui contribue à garantir l’accès autonome à l’espace de la France et de l’Europe - est en constante évolution. Nous vous proposons de découvrir son actualité via une série d’articles. Vous y lirez tous les détails sur le nouveau lanceur Ariane 6 et sa base de lancement et vous familiariserez avec les innovations et ruptures technologiques qui nourriront les futurs programmes à l’horizon 2030.