25 Août 2020

[Lanceurs] Les essais combinés, antichambre du premier tir d’Ariane 6

Dernière étape avant la qualification du système de lancement, les essais combinés consistent à faire se rencontrer et fonctionner ensemble la base de lancement et tous les éléments du lanceur. Une campagne en conditions presque réelles qui ouvre la voie au premier tir d’Ariane 6.
is_lanceurs_ariane6_essais_portique.jpg
ELA 4, le portique en position avant Crédits : CNES

C’est un peu la répétition générale, dernière étape avant la mise en service : dans quelques mois auront lieu au CSG les essais combinés d’Ariane 6. Cette opération grandeur nature consiste à assembler et à faire fonctionner ensemble pour la première fois le lanceur et sa base de lancement, depuis l’arrivée en Guyane des différents éléments jusqu’à la mise à feu du moteur Vulcain. 

Lors des essais combinés, nous allons pour la première fois intégrer le lanceur construit par ArianeGroup dans la base de lancement développée par le CNES. L’ESA est le maître d’œuvre des essais, dont la responsabilité de la réalisation est confiée au CNES supporté par une équipe opérationnelle constituée d’ArianeGroup et d’industriels sol.

Charline Dutertre, responsable des essais intégrés ESA/CNES.

Valider toutes les opérations jusqu’à l’allumage du moteur

Les essais combinés ont pour objectif de valider l’ensemble des procédures et opérations d’intégration, de transport, de contrôle, de remplissage et de préparation au décollage, avec des éléments d’un lanceur spécialement fabriqués pour cela. Les étages seront assemblés dans le bâtiment d’assemblage lanceur, le composite supérieur intégré dans le bâtiment d’assemblage final, avec des maquettes de satellites encapsulées sous la coiffe. Puis le lanceur sera transporté et verticalisé en zone de lancement, avant que le composite supérieur soit hissé à son sommet. « Nous allons aussi valider le fonctionnement de l’interface entre le lanceur et la base de lancement, remplir les réservoirs et faire un tir à feu long du moteur Vulcain, testé pour la première fois avec son étage », poursuit Charline Dutertre. 

Plus 1000 mesures réalisées

Cette campagne est aussi l’occasion de faire des tests supplémentaires : les réservoirs seront par exemple remplis et vidangés plusieurs fois pour vérifier que le système réagit bien à des cas dégradés ou à des anomalies. Les essais mobilisent environ 200 personnes, équipes opérationnelles du CNES et des industriels. Le programme prévoit plus de 1000 mesures en temps réel : acoustique, vibrations, températures, hygrométrie, vitesse d’air sous la coiffe, chocs et accélération durant les transferts… Il est aussi l’occasion de roder l’organisation humaine, semblable à celle d’une campagne opérationnelle, et de chronométrer toutes les opérations. En fonction des résultats, certaines corrections ou modification pourront être apportées et la qualification du système de lancement pourra être prononcée. 


Le saviez-vous ?

La base de lancement d’Ariane 6 est constituée de plusieurs bâtiments : l’Ensemble de lancement 4 (ELA4) qui constitue la zone de lancement, le bâtiment d’assemblage lanceur (BAL) et le bâtiment d’assemblage final (BAF). A ces sites s’ajoutent les moyens de transfert entre les différents bâtiments, comme l’UCT qui transporte le composite supérieur en zone de lancement. Enfin, le centre de contrôle permet de suivre toutes les opérations qui se déroulent en zone de lancement, en particulier pendant les phases de chronologie qui précèdent le décollage.

is_illustration-serie-lanceurs.jpg
Lanceur - image d'illustration Crédits : Alena Butusava

Série Lanceurs

Qu’on les nomme lanceurs ou fusées, cette activité du CNES - qui contribue à garantir l’accès autonome à l’espace de la France et de l’Europe - est en constante évolution. Nous vous proposons de découvrir son actualité via une série d’articles. Vous y lirez tous les détails sur le nouveau lanceur Ariane 6 et sa base de lancement et vous familiariserez avec les innovations et ruptures technologiques qui nourriront les futurs programmes à l’horizon 2030.

Published in: 
For targets: