CTLI, pour Combined Tests Launcher Integration ou essais combinés de l’intégration lanceur. Derrière cet acronyme se cache un événement important : pour la première fois, des essais menés au bâtiment d’assemblage lanceur (BAL) ont fait fonctionner ensemble de véritables éléments d’Ariane 6 avec les moyens sol développés par le CNES. Cette opération qui consistait à réaliser la première phase d’intégration du lanceur s’est déroulée à la suite de l’arrivée au port de Pariacabo du bateau acheminant les deux étages du corps central, les modules LLPM (l’étage inférieur) et ULPM (l’étage supérieur). Elle a consisté à décharger les conteneurs et à les acheminer par convoi exceptionnel dans le hall de déstockage du BAL, puis à sortir les modules des conteneurs pour les positionner sur les colonnes de la ligne d’assemblage. La manœuvre a été réalisée à l’aide d’AGV (Automatic Guided Vehicles), petits véhicules automatiques qui ont tiré les modules de leurs conteneurs et les ont transportés jusqu’au lieu de l’assemblage, les colonnes HAL, en suivant des bandes magnétiques au sol.
C’était la première fois que nous déchargions des conteneurs d’Ariane 6 avec nos moyens. Les essais ont permis de faire une analyse de la zone et de vérifier que les étages sortaient des conteneurs comme nous l’avions prévu.
David Delorme, expert mise en œuvre mécanique
Finalisation des étages
Ces différentes opérations menées conjointement par le CNES et ArianeGroup et supervisées par l’ESA, se sont déroulées sur une semaine. Elles constituent un moment particulier, explique David Delorme : « Ce n’est pas courant de réaliser des essais combinés pour un nouveau lanceur. En 17 ans au CNES, je n’avais encore jamais vécu des moments comme cela, c’est quand même assez exceptionnel de voir le lanceur arriver en Guyane et de mettre en œuvre nos moyens sol pour la première fois dans des conditions réelles. » Une fois les deux modules du corps central en place dans le BAL et les ultimes vérifications effectuées, la phase de finalisation des étages pourra commencer d’ici quelques semaines, avec l’intégration des modules LLPM et ULPM, dernière étape avant le transfert vers la zone de lancement pour la suite des essais combinés.
Le saviez-vous
Une vingtaine de kilomètres séparent le port de Pariacabo, où le navire roulier Eastern Rock a déposé sa cargaison, et le bâtiment d’assemblage lanceur. Ce trajet se déroule sur une route normale, qui est coupée à la circulation le temps que le convoi exceptionnel passe. Les conteneurs de 7 m de large sont transportés sur des remorques adaptées. Le déchargement s’effectue quant à lui sur des moyens spécifiques développés par le CNES et APCO : deux véhicules automatiques AGV pour le transfert du module LLPM, et un AGV avec 2 skates non motorisés pour le module ULPM.
Série lanceurs
Qu’on les nomme lanceurs ou fusées, cette activité du CNES - qui contribue à garantir l’accès autonome à l’espace de la France et de l’Europe - est en constante évolution. Nous vous proposons de découvrir son actualité via une série d’articles. Vous y lirez tous les détails sur le nouveau lanceur Ariane 6 et sa base de lancement et vous familiariserez avec les innovations et ruptures technologiques qui nourriront les futurs programmes à l’horizon 2030.
