11 Décembre 2020

[Lanceurs] Les ECT préparent les essais combinés d’Ariane 6

Les Early Combined Tests ont démarré pour le futur lanceur. Réalisés dans la Zone de lancement d’Ariane 6, ils ont pour but d’ouvrir la voie à la réalisation des essais combinés, dernière étape avant le premier tir.
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L'équipe de l'essai CCDZ devant la maquette du lanceur. Crédits : CNES

On s’en doute, le développement d’un nouveau lanceur comme Ariane 6 ne doit rien laisser au hasard. Après les processus de qualification technique des différents moyens sol et bord effectués au niveau du CNES et d’ArianeGroup, l’objectif est désormais d’avancer vers les essais combinés, qui feront fonctionner ensemble en conditions presque réelles le système de lancement avec des maquettes représentatives du lanceur. Pour préparer cette ultime étape avant le premier vol, plusieurs essais intermédiaires ont été programmés : les Early Combined Tests (ECT), réalisés par des équipes communes du CNES, de l’ESA et d’ArianeGroup

Les Early Combined Tests sont un ensemble d’essais dont l’objectif est de dérisquer les essais combinés proprement dits. Plusieurs campagnes sont prévues, dont la première au Centre Spatial Guyanais a eu lieu au mois d’octobre pour tester l’assemblage et le désassemblage du corps central du lanceur sur les boosters.

David Delorme, expert systèmes mécaniques Ariane 6

Une précision de quelques dixièmes de millimètres

Cette première campagne CCDZ (Central Core Deployment in ZL) a permis de tester pendant une dizaine de jours l’ensemble des moyens sol de l’ELA 4 : la zone de lancement avec la table et le portique, les moyens de manutention mécanique tels que le pont et le palonnier, ainsi que les outillages d’intégration. L’essai consistait à poser une maquette du corps central d’Ariane 6 sur des pylônes figurant l’étage ESR du lanceur en version A62, avec 2 boosters. On parle de maquettes représentatives, dans le sens où il s’agit de longues pièces métalliques qui ont les mêmes caractéristiques de masse, de centre de gravité et de géométrie au niveau des interfaces que le vrai lanceur.

« Un des enjeux était de parvenir à positionner les interfaces d’accostage des ces ensembles au bon endroit et avec une bonne précision. Nous sommes parvenus à une précision de l’ordre de quelques dixièmes de millimètres pour des points qui sont situés à 20 m de hauteur, c’est une vraie réussite », commente David Delorme. La manœuvre a été testée en conditions nominales, mais également dans des conditions dégradées, en décalant les pylônes de quelques millimètres ou en modifiant l’assiette du palonnier. Le succès de cette première campagne valide le modèle d’Ariane 6 et permet de démontrer la fiabilité et la précision des moyens topométriques mis en œuvre, ainsi que les procédures d’intégration.


Le saviez-vous

Après les essais CCDZ, d’autres campagnes d’Early Combined Tests auront lieu dans les prochains mois. A Fos-sur-Mer, des essais de déconnexion sont en cours sur les bras cryotechniques et les caissons qui assureront le remplissage des réservoirs en ergols cryotechniques. La campagne V2.1 ignition permettra ensuite de mesurer les vitesses de  l’écoulement d’air dans le guide jet de la table de lancement avant l’allumage du moteur Vulcain 2.1  du corps central. Les essais CCS Cryo testeront quant à eux, la déconnexion des bras cryotechniques et des caissons en hydrogène liquide. 

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Lanceur - image d'illustration Crédits : Alena Butusava

Série Lanceurs

Qu’on les nomme lanceurs ou fusées, cette activité du CNES - qui contribue à garantir l’accès autonome à l’espace de la France et de l’Europe - est en constante évolution. Nous vous proposons de découvrir son actualité via une série d’articles. Vous y lirez tous les détails sur le nouveau lanceur Ariane 6 et sa base de lancement et vous familiariserez avec les innovations et ruptures technologiques qui nourriront les futurs programmes à l’horizon 2030.