25 Juin 2021

[Lanceurs] Ariane 6 : un nouveau système d’intégration pour la coiffe

Parmi les nouveautés développées pour Ariane 6, l’ensemble des opérations d’intégration de la partie haute se feront sur une structure unique, le dock d’encapsulation.
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Hissage et intégration de la maquette USAT lors des essais MDPH. Crédits : CNES

L’intégration du composite supérieur constitue une étape délicate de la préparation d’un lanceur : les satellites sont montés sur le Launch Vehicle Adapter (LVA) puis 2 demi-coiffes sont positionnées autour et assemblées pour former la coiffe qui encapsule l’ensemble. Durant ces manipulations, tous les éléments doivent être maintenus dans de bonnes conditions de température et de propreté. Pour Ariane 6, le process a été optimisé et simplifié : alors que jusqu’à présent l’assemblage des charges utiles et la préparation des demi-coiffes se faisaient sur des structures différentes, l’ensemble de ces opérations se dérouleront dans un même dock d’encapsulation. Cet équipement est situé dans le hall d’encapsulation du bâtiment d’assemblage final, dont la porte extérieure a été réhaussée pour accueillir l’upper-composite Ariane 6. Le dock se compose de deux plateformes élévatrices permettant des accès circulaires à différentes altitudes et différents diamètres pour s’adapter aux différents environnements de travail.

Les demi-coiffes sont sorties de leur container et verticalisées par un outillage dédié, en parallèle les satellites sont assemblés dans le dock, et ce même dock sert à réaliser la couture des demi-coiffes. Ce nouveau process d’intégration constitue une optimisation.

Sylvain Leroy, chargé d’affaires systèmes mécaniques au CNES

Un process validé par les essais

Ce système a été testé pour la première fois lors des essais MDPH (Maquette Déploiement Partie Haute) qui ont eu lieu début mai. La campagne, qui s’inscrit dans le cadre des essais combinés anticipés (ECT), a permis de faire fonctionner ensemble des moyens mécaniques sol et bord qui ne s’étaient jamais rencontrés et de valider le nouveau process d’intégration. 

La particularité de cette campagne est que, à part les satellites qui étaient des maquettes, ce sont pour la première fois de véritables pièces du lanceur qui ont été encapsulées. Elle a permis de montrer que les moyens développés pour assembler la partie haute d’Ariane 6 fonctionnent.

David Delorme, expert systèmes mécaniques Ariane 6

En plus de l’intégration du composite supérieur dans le dock d’encapsulation, les essais avaient pour objectif de tester son transfert sur l’UCT, le véhicule développé par le CNES spécialement pour le convoyer jusqu’à la zone de lancement. A l’issue de cette campagne pilotée par ArianeGroup, avec les moyens sol du CNES, le système d’intégration de la partie haute est prêt pour les essais combinés, dernière étape avant le premier lancement d’Ariane 6.


Le saviez-vous

La coiffe a pour fonction au début du vol de protéger les satellites contre la pollution et de maintenir un bon environnement thermique, et pendant le vol de les protéger contre les effets thermiques et aérodynamiques. Celle d’Ariane 6 atteint 20 m de haut et 5,4 m de diamètre, des dimensions impressionnantes qui ont nécessité d’adapter le bâtiment d’assemblage final : sa porte a été rehaussée de 5 m afin de permettre le passage du composite supérieur sur l’UCT.

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Lanceur - image d'illustration Crédits : Alena Butusava

Série Lanceurs

Qu’on les nomme lanceurs ou fusées, cette activité du CNES - qui contribue à garantir l’accès autonome à l’espace de la France et de l’Europe - est en constante évolution. Nous vous proposons de découvrir son actualité via une série d’articles. Vous y lirez tous les détails sur le nouveau lanceur Ariane 6 et sa base de lancement et vous familiariserez avec les innovations et ruptures technologiques qui nourriront les futurs programmes à l’horizon 2030.