18 Décembre 2020

[Lanceurs] Assemblage d’Ariane 6 : un processus qui ne laisse rien au hasard

L’intégration finale des différents éléments du lanceur se déroule sur le pas de tir, selon une organisation millimétrée dans laquelle chaque module suit son propre parcours. Objectif : réduire les coûts et sécuriser au maximum le lanceur et les équipes engagées.
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Zone de lancement d'Ariane 6 Crédits : CNES

Lors d’une campagne de lancement, l’assemblage final du lanceur a lieu quelques jours seulement avant le tir. Pour Ariane 6, cette opération particulièrement sensible est très courte et se déroulera sur la zone de lancement de l’ELA-4, sous le portique mobile. Avant cela, les différents éléments, transportés en majeure partie par bateau en Guyane, seront préparés chacun dans un bâtiment spécifique. Les deux étages principaux du lanceur, le LLPM fabriqué à l’usine des Mureaux en région parisienne et l’ULPM fabriqué à Brême, en Allemagne, seront assemblés dans le bâtiment d’assemblage lanceur (BAL) construit spécialement pour Ariane 6. Après cette opération essentiellement mécanique, le corps central ainsi constitué sera placé sur un véhicule, le TCC (transporteur de corps central), qui le transférera jusqu’à la zone de lancement, puis sera hissé verticalement sous le portique mobile.

La nouveauté d’Ariane 6, c’est que l’assemblage du corps central comme celui des boosters se font horizontalement. Cela permet d’avoir des bâtiments moins hauts, et donc moins coûteux, tout en facilitant l’accès aux différents éléments. 

Olivier Bugnet, chef de projet Ariane 6

Les boosters, au nombre de 2 ou de 4 selon les versions du lanceur, sont quant à eux finalisés au sein du bâtiment EFF (ESR finishing facility). Auparavant, le carburant solide fabriqué à l’usine de propergol de Guyane aura été coulé dans les réservoirs venant d’Europe et des éléments de structure auront déjà été installés. Une fois intégrés, ces modules ESR (Equiped Solid Rocket) sont verticalisés et éventuellement stockés, avant d’être transportés vers la zone de lancement pour l’assemblage avec le corps central.

Maîtrise de l’environnement

Dernier élément, le composite supérieur contient les charges utiles qui seront emportées par le lanceur. L’encapsulation des satellites dans la coiffe se fait dans un autre bâtiment, le BAF (bâtiment d’assemblage final). « Après avoir quitté l’ensemble de préparation des charges utiles (EPCU), les satellites restent en environnement propre tout au long du processus : ils sont mis sous la coiffe dans une salle blanche avec une atmosphère maîtrisée. Cette exigence va encore plus loin avec Ariane 6 », explique Olivier Bugnet. Le composite supérieur en position verticale fait ensuite le trajet vers la zone de lancement sur un véhicule spécialement conçu à cet effet, l’UCT (upper composite trailer). Arrivé à destination, à l’intérieur du portique mobile, il est levé et assemblé sur la partie haute du corps central. Une fois ces éléments réunis et contrôlés, le lanceur est prêt. Le portique mobile peut alors reculer, pour libérer le pas de tir et permettre le remplissage des réservoirs et le décollage.

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Olivier Bugnet Crédits : CNES


Le saviez-vous

Avec Ariane 6, la campagne de lancement comprenant la finalisation du lanceur doit se dérouler sur un peu moins d’une semaine. Le transfert du corps central vers la zone de lancement a lieu à J -4, l’assemblage avec les boosters à J -3. Les satellites, arrivés au bâtiment d’encapsulation à J -5 et J -4, sont portés en haut du lanceur à J -2. L’ensemble de ces opérations sont assurées par les équipes d’ArianeGroup et leurs partenaires industriels. Le CNES, responsable de la base de lancement, fournit les moyens du Centre Spatial Guyanais qui permettent de les réaliser et de garantir la sécurité des biens et des personnes. 

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Lanceur - image d'illustration Crédits : Alena Butusava

Série Lanceurs

Qu’on les nomme lanceurs ou fusées, cette activité du CNES - qui contribue à garantir l’accès autonome à l’espace de la France et de l’Europe - est en constante évolution. Nous vous proposons de découvrir son actualité via une série d’articles. Vous y lirez tous les détails sur le nouveau lanceur Ariane 6 et sa base de lancement et vous familiariserez avec les innovations et ruptures technologiques qui nourriront les futurs programmes à l’horizon 2030.

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